Au delà de la porte d'Ivoire, le Paradis des bienheureux

Voilà l'endroit où chacun rêverait de finir...


Une éternité ici semble aussi douce et agréable et court que le baiser d'une mère.

Ici donc reposent les âmes vertueuses, les héros, et tous ceux qui ont accompli de grandes choses dans leur vie.

C'est également ici que siège celui qui se fait appeler Rhadamanthe, le plus puissant des 3 juges des Enfers.
Connu tout au long de sa vie pour son sens de la justice et de l'équité, il a très logiquement été nommé aux Enfers en tant que Juge Suprême.

Nul ne sait exactement quel est son rôle réel, car il passe son temps à disparaitre et réapparaitre.
Enfin personne... si... certains initiés connaissent la fonction réelle... Aussi il ne se fait régulièrement pas que des amis...

Au milieu de ses rêves, il sent la chaleur du soleil sur sa peau.
A travers ses paupières closes, il commence à ressentir qu'il n'est plus emprisonné dans les méandres de son âme.
Que s'est-il passé? Où se trouve-t-il maintenant?

Ban ouvre doucement les yeux. La chaleur est agréable, comme un matin de début d'été. Le chant des oiseaux est aussi mélodieux ici qu'un orchestre classique...
Et, à sa grande surprise, le paysage alentour ne ressemble en rien à ce qu'il a pu voir auparavant.
Tout ici n'est que couleurs vives, chaudes, contrastes, opulence. La végétation est luxuriante, les fleurs multicolores aux formes abhérantes.
- Mais qu'est-ce qu...

Ban se lève, lentement. Son corps endolori lui donne l'allure d'un vieillard pétri de rhumatismes.
Les mouvements au sein de son âme se sont néanmoins calmés. Ici où tout respire la douceur, son corps s'est mis au diapason. Ses forces contradictoires sont apaisées, silencieuses.
- Je dois être au Paradis... Alors je suis mort? Dans ce cas pourquoi est-ce que je ressens encore mon corps?

Un éclair. Une déflagration.
Ban en tombe à la renverse.
Non loin de lui vient d'apparaitre une forme humaine.
Roulé en boule sur lui même, l'homme n'a pas l'air en grande forme.

Ban s'approche et examine l'être à ses pieds.
De longs cheveux blancs. Un visage tellement fins que les traits en sont presque féminins. Cette homme pourrait bien être un ange, en tout cas il en a l'apparence.

L'homme ouvre finalement les yeux, pousse un grognement de douleur, se redresse péniblement.
Une fois assis, il lève la tête et fixe Ban intensément. Ses grands yeux candides semblent lui poser la question: Qui es-tu?

Ban, frappé presque littéralement, par l'homme, par ses yeux, par l'existence même de cet être, ne peut s'empêcher de répondre d'une manière aussi irréfléchie que candide.

-Je suis simplement un homme. Ou plutôt j'étais. Un homme déchiré par les pouvoirs qu'il détient, corrompu par eux, s'ils étaient mes outils je me sentais parfois comme leur jouet. J'étais un homme qui cherchait la paix, pour s'autoriser joies... Et amour." Répondit Ban lentement, d'une voix douce et basse, comme s'il avait peur de, par un éclat de voix, de déranger ce lieu. "Mais suis-je toujours cet homme ? A cette question je ne puis répondre. Ni pourquoi je suis ici. Cette suprême paix, cette harmonie absolue que j'ai tant recherchée, je la ressens à présent. Et pourtant je me sens vide, inconnu. Je voulais être l'instigateur de ma paix et ce n'est pas le cas, et pourtant je ressens une délicieuse joie à être dans ce lieu.

-Si je ne suis plus l'homme déchiré qui recherche la paix, qui suis-je ? Et toi, inconnu, oserai-je penser connaître ton nom et savoir qui tu es ?

Décidément, se dit Ban avec un sourire en coin, le calme et la beauté de ce lieu m'influe vraiment trop, cela fait combien d'années que je n'ai pas parlé aussi gentiment, avec une voix aussi douce et avec tant de vérité dans mes dires ? Le sourire de Ban devint doux-amer. Il était bien ici, et pourtant, il sentait qu'il n'y appartenait pas. Dès qu'il fermait les yeux, les souvenirs de son monde, encore si forts, si vivaces, l'emplissaient de nostalgie et de remords. Il prononça dans son esprit le nom de la femme qui emplissait son âme.

Non, il n'appartenait pas à ce lieu, pas encore.

L'être regarde tout autour de lui. Comme un nouveau qui découvre le monde qui l'entoure. Il semble ne pas comprendre pourquoi il a atterri ici.

- Je... je ne me souviens pas... J'ai juste... quelques flashs... aparemment récents... Un château... Une sensation de soif terrible... Quelques heures d'errance pure... une vision enneigée... Une femme de belle allure tombant sous le glaive d'un Dieu... Une prière...
Et puis deux êtres inconnus m'ont envoyés ici. Il le fallait, paraît il. Parce que ma place est ici, et pas ailleurs.

Il prend quelques instants pour reprendre un souffle qui semble commençer à lui manquer.
Ban sent l'oppression qui pèse sur cet homme. Il sent la tension, l'incompréhension totale, le désarroi de cet être qui visiblement ne comprend rien à son existence même.

- J'ai visiblement provoqué la colère du Maître des Lieux... Il ne semblait pas très heureux de me voir... Je ne comprends pas... ah ! ... Je ne comprends rien...

-Alors nous sommes deux.

Ban sentit le vent froid de la peur l'envahir. Une femme était morte dans un château...

-Non, pas Angie... Dis-moi, te souviens-tu un peu de la pauvre victime ? Etait-elle... Blonde ?

- Non... non... les cheveux blancs, comme les miens... Et ca se passait loin d'ici, il s'agissait d'une vision... Mais je suppose que cela devait être important, sinon je ne sais pas pourquoi je l'aurais vu...

L'homme réfléchit un moment.
- Tu sais... Plusieurs personnes, dont Lucifer et ceux qui m'ont envoyé ici, m'ont appelé Radamanthe... Ce nom ne me dit rien... Pourquoi me connaissent ils donc et moi non? Se peut il qu'ils se soient tous trompés?

Le soulagement de Ban, quand Raamanthe lui assura, indirectement, que la victime n'était pas Angie, fut bien visible. Mais rapidement, sa joie disparut. Même ce lieu ne pouvait pas l'empêcher de redouter ce qui l'attendait.

-Lucifer... Le maître absolu des Enfers. S'il a pu t'envoyer ici, alors il y a de grandes chances que l'on se trouve dans une partie des Enfers. Le nom qu'ils t'ont donné, Radamanthe, corrobore cette hypothèse. J'ai entendu parler d'un Radamanthe, être mythique ayant une haute position aux Enfers, mais je n'en sais pas plus. Pour ce qui est de ta mémoire, si on parle de LUCIFER, je pense qu'on peut avancer sans se tromper qu'il a pu l'effacer.

Ban, anxieux, vérifia que ses pouvoirs étaient bien calmes. Il ferma les yeux. il n'avait pas la capacité de sonder les âmes, pourtant, certains souvenirs lointains, si lointains qu'ils ne semblaient pas être les siens lui donnaient confiance en lui. Il semblait se rappeler de la procédure sans pour autant se rappeler des sentiments qu'il avait éprouvé ou ce qui en avait résulté...

Il visualisa une corde... Sa corde, celle de son pouvoir... Cette corde était elle-même composé de cordes... La corde du pouvoir démoniaque, une autre, l'antithèse de la première et... Une troisième, qui s'interposait entre les deux et dégageait comme un courant d'air plaisant.

L'image se craquela et explosa. Ban ouvrit les yeux, une expression de surprise absolue sur le visage. La vision avait été fugace et Ban n'était même pas certain de pouvoir réitérer l'expérience, mais elle avait été claire. Il y avait en Ban une troisième fontaine de puissance. Ban regarda sa main, hébété.

-Mais quelle sorte de monstre suis-je ?

Radamanthe reste pensif pendant que Ban s'examine lui-même.

Puis il reprend
- Non... Je ne pense pas qu'il m'ait effacé la mémoire. Cela ne colle pas. Il semblait bien plus énervé que moi de constater que je ne me souvenais de rien. Et il a terminé l'entrevue en disant "chaque fois c'est pareil..."
Cela dit, je suis d'accord sur un point, nous nous trouvons bien en enfer. Aux Champs Elysées pour être plus précis. Ca, il me l'a dit en m'y envoyant ' .

Radamanthe fait quelques pas, puis revient en arrière.
- Il me faut retrouver la mémoire. Mais comment faire?

Ban tenta de fuir son propre problème en se concentrant sur celui de Radamanthe.

-Si ta perte de mémoire l'ennuyait... Alors il doit y avoir ici une clé... Ban marqua une pause, ce mot sonnait étrangement, comme s'il était associé à un lointain souvenir. Qui puisse te permettre de la recouvrer. Bougeons, toi à la recherche de ta mémoire et moi d'une sortie.





[HRP] Ps : Non, Ban ne sait rien des clés, par contre il a eu accès aux pensées de quelqu'un qui savait :P [fin HRP]

- Bien... Marchons. Il me reviendra peut être quelquechose en route.

Ban emboite le pas de Radamanthe, et ils se frayent tous deux un passage au milieu de la végétation luxuriante.

Même les feuilles des arbres semblent vouloir caresser le visage de Ban, l'apaiser, le câliner.
- Décidément cet endroit est incroyable.

Au même moment, au détour d'un chemin, ils se trouvent nez à nez avec une drôle d'apparition.




Comment Ban réagit il?

Radamanthe s'approche de la jeune fille.
- Es-tu... un ange?

La petite éclate de rire. Une rire cristallin, très proche de celui, apaisant, de Mystara.

- Non... Je suis une habitante des Champs Elysées messieurs. Je suis une âme pure. Pensiez-vous être les seuls ici?

Une demi-douzaine de sentiments très puissants avaient frappés Ban en un seul instant. L'apparition de cette âme -féminine et de surcroit à son goût- lui avait rappelé à quel point il se sentait seul, ainsi que les désirs qui l'avaient un jour animés, et que rien ne pourrait satisfaire en ce monde.

Ban reprit contrôle sur lui-même et évita délibérément la jeun fille du regard.

-A vrai dire... Non, commençons par nous présenter, je suis Ban, un humain tombé ici par erreur et à la recherche d'une sortie, plaisante âme pure dont j'ignore le nom.

[HRP]Ban espèce de pédophile ! la fillette n'a pas 14 ans !! looool [/HRP]

L'apparition sourit, amusée par la réaction de Ban.
- Je m'appelais Lisa je crois... Mais ici cela compte peu. Je peux vous amener à la frontière des Plaines si vous le souhaitez. Si vous êtes réellement là par erreur alors vous pourrez sortir sans souci. En revanche je ne comprends pas pourquoi deux être ayant la chance d'arriver ici souhaitent tout de même en repartir... Cet endroit est la récompense des âmes les plus pures, le repos des justes, tout n'est que bonheur, calme et plénitude, qu'irez vous chercher ailleurs?

Ban eut un sourire triste.

-C'est effectivement le repos des justes, c'est... Merveilleux, parfait, paisible... Et c'est pour ça que je dois partir. Ma guerre se déroule ailleurs. Il me reste un souffle de vie et une personne à aimer... Je ne reviendrai que lorsque j'aurai perdu les deux. Sinon, je suis indigne d'être en ce lieu.

Ban se tourna vers Radamanthe.

-Tu es libre... Je ne parle pas de choses aussi basses que de me suivre ou de ne pas me suivre. Tu es libre d'être qui tu veux, sans être entravé par ton passé. C'est peut-être ce que tu désirais...

Ban se retourna vers la jeune fille et lui fit un beau sourire.

-En tous cas tu as au moins un passager pour ta visite guidée vers la sortie.

- Je te suis. Enfin, je vous suis tous les deux. Allons.

La jeune fille part en trottinant, gazouillant avec les oiseaux, caressant les fleurs sur son passage. Sa gaieté est contagieuse, Ban et Radamanthe ne peuvent s'empêcher de sentir leur coeur s'alléger, et un sourire naît sur chacun de leur visage.

Après une bonne heure de marche rapide, ils arrivent au bout de la forêt. Au delà des derniers arbres, devant eux, se dresse une immense barrière énergétique. La petite reste en retrait, et laisse passer Ban, qui s'approche doucement de la paroi luminescente.
- Qu'est-ce donc? Une barrière magique?
- Oui, répond l'enfant, elle empêche les âmes de passer, que ce soit d'un côté ou de l'autre. Si vous n'appartenez pas à ce monde, vous pouvez la franchir sans souci.

[Ban tente t il de franchir la barrière directement?]

Ban réussit à franchir la barrière sans aucun souci. Il ressent immédiatement le changement d'ambiance: de l'autre côté de la barrière se trouve le lieu de repos des guerriers. Ici, malgré le calme apparent, on peut ressentir tout ce que les plus valeureux combattants ont eu à subir et à accomplir pour gagner leur place ici.

Radamanthe s'approche à son tour de la barrière. Au moment où il s'apprête à passer, la fillette lui saisit la main.
- Ne pars pas...
Etonné, le jeune homme pose doucement son autre main sur celle de la petite, et, tout en la repoussant, lui dit
- Je dois y aller, pour découvrir qui je suis. Mais je reviendrai te voir, je te le promets.

Ban n'a pas entendu la réponse de Radamanthe, mais le comportement de la fille le fait légèrement tiquer.

Radamanthe passe la barrière à son tour. Cette dernière se met à briller étrangement à son passage, comme si elle réagissait de façon violente.

- Bien, continuons.
Radamanthe a dit cette phrase à Ban de façon tout à fait innocente, comme si tout était normal.

[suite dans la Plaine des guerriers]

La jeune sorcière ne savait trop comment se comporter.
Pas à pas, elles avancaient vers la voix.

Elle la connaissait, elle s’en souvenait, d’ailleurs à bien y réfléchir, elle ressemblait à la petite voix intérieur qui parfois lui parlait.

Euh…. Angie je connais cette voix, et l’air, mais… c’est qui ?


Elle était embêtée, la voix elle s’en souvenait, par contre du propriétaire de la voix… pas du tout. Mettre un nom sur la personne qui chantait lui semblait impossible.
Je dois avoir un blocage…encore un…

Elle réajusta ses cheveux pour se donner contenance.
Elles se rapprochèrent encore, à chaque pas, elles entendaient le doux craquement de l'herbe fraiche écrasé, des oiseaux passaient ici et là...

Près de sa soeur, tout près, Angie marchait également vers la douce voix.

A l'interrogation d'Aélya, elle répondit :

- J'ai eu une impression bizarre face au mage au moment où il nous attaquait et que la silhouette est apparue. Aélya, j'ai.... je me demande si ce n'est pas notre mère..... Et cette voix, si douce, si calme, si apaisante.... Je ne sais pas.

Puis reprenant après un instant de silence et en prenant la main d'Aélya dans la sienne.

- Viens, dépechons-nous ! Je veux en avoir le coeur net.

Au détour d'un sentier, Angie et Aélya débouchent sur une clairière inondée de lumière.
Au centre, assise par terre, se trouve une jeune femme, l'origine de la voix mélodieuse.

En les voyant arriver, elle cesse son chant.
- Vous voilà enfin. Je suis désolée, tellement désolée, si vous saviez...

Magnifique ! Cette jeune femme était tout simplement magnifique.

Elle avait de très longs cheveux dorés et un teint rosé.

Et pourtant son visage était triste.

Pour éviter de rester figée, Angie pris le parti d'être direct :

- Bonjour ! Pouvez-vous nous dire exactement qui vous êtes et .... où nous sommes ?

[HPR] Angie m'a doublée dans le post... zut je refais[/HPR]


Leur mère ?
Elle n’avait fait qu’entre apercevoir l’apparition… Elle se sentait frustrée de ne pas avoir vu ses traits, peut-être l’aurait-elle reconnue et elle aurait eu le retour de tous ses souvenirs.

Lorsqu’elles arrivèrent devant l'origine de la voix mélodieuse, elle fut surprise, non pas parce qu’elle la reconnue,mais son expression.
« Vous voilà enfin. Je suis désolée, tellement désolée, si vous saviez... »
Angie comme d'habitude intervint la première... mais Aélya fit comme si elle n'avait rien dit.

Peut-être allait-elle dire ce que elle même ne pouvait expliquer à sa soeur.

Contre toute attente (au vu de sa personnalité), elle se plaça au côté de sa soeur et elle fixa quelques secondes la jeune femme, droit dans les yeux.
- Nous nous connaissons, j’en suis persuadée…
Elle se présenta :
- Je suis Aélya et vous vous savez ce qui se passe.

- Angie, Aélya, comme vous avez grandi... Comme vous êtes belles... Je croirais reconnaitre votre père dans votre assurance à toutes les deux... Mais vous avez su garder ma douceur...

Aélya rougit sans trop savoir pourquoi.

- Ah, je n'ai jamais osé espérer vous revoir de votre vivant... C'est merveilleux...

Angie toussotte. La femme n'a toujours pas répondu à ses questions.

- Hum oui, pardon, pardon... Je suis l'ange Rochel. Votre mère. Biologique, s'entend, car vous ne devez pas avoir gardé beaucoup de souvenirs de moi... Je suis morte alors que vous étiez encore si jeunes...

Deux grosses larmes coulent sur les joues des jeunes filles, sans qu'elle ne puissent rien contrôler.

- Vous êtes ici aux Champs Elysées, lieux de repos des âmes les plus pures.