La plage

Badurnn mène Angie, Ban et Dunlach à la plage, et il pointe du doigt une vieille embarcation de bois, avec une petite voile, un gouvernail, et suffisament de place pour accieuillir 3 personnes et quelques vivres. D'un signe de tête et quelques "grumph" il leur signifie qu'ils peuvent l'utiliser. Il les salue ensuite et retourne au village, laissant à Ban le loisir de répondre à Angie.

(désolé, ça va faire trois jours que je suis constamment interrompu pendant que je rédige ce post)

-Non, on n'en n'a pas appris beaucoup plus sur ses intentions ni ses plans, mais on a vu à quel point il a bien préparé son coup et à quel point on est mal barrés, très mal barrés. Il avait allié le peuple des enfants dragons à sa cause, rien que ça ! Il a d'ailleurs l'un d'eux et visiblement pas un des plus faibles sous son emprise et il connaît le possesseur d'Excalibur, à qui je ne donne pas longtemps avant de se faire avoir. C'est très très mal barré, on a pu faire comprendre aux dragons qu'ils avaient été des crétins, mais qui sait quels autres alliés il a... J'espère que les autres vont bien. Ils sont en égypte, non ?"

Dunlach alla voir la barque, l'étudia et revint.

"Ban, je crois savoir que tu as des connaissances en navigation, ça va nous être utile, la chose va être aisée, on n'aura pas à aller trop loin ni se soucier de se perdre, et au pire, je peux utiliser un de mes tours pour nous donner du vent."

Le nécromant alla prendre place dans la barque, laissa les deux tourteraux à leurs cajoleries.

Halimae, Saïthos et Radamanthe arrivent au bourd de l'océan. L'immensité bleu foncé est calme, le ciel bleu et sans nuage. Le soleil leur réchauffe agréablement la peau.

Au loin, ils aperçoivent un petit point noir, une embarcation.
- Ce sont peut être vos amis... Mais inutile ici de se téléporter. Pour trouver les sirènes, nous devons nous comporter en humains normaux. Prenons un bateau.

Ils regardent autour d'eux. Des traces sur la sable témoignent du récent départ d'une petite embarcation. Ils avancent un peu le long des vagues, à la recherche d'un autre bateau.

Halimae passe devant, se concentre sur la petite embarcation qu'elle voit sur leur gauche afin de ne pas trop penser à Sendièl, mais la vue du point noir sur la ligne d'horizon lui avait rappelé qu'elle allait recroiser Dunlach tôt ou tard... et qu'elle aurait besoin de l'ange...

Au bout d'une centaine de mètres, ils arrivent auprès de la barque qu'ils avaient repéré. Echouée, à moitié remplie de vase et de sable, le bois paraît tout de même solide quand la drow commence à la dégager avec un morceau de bois flotté.

Il faudrait que l'un de vous deux recherche des planches ou quelques choses qui puisse nous servir de pagaie,ordonne t'elle alors que ses compagnons commencent à retrousser leurs manches, ainsi qu'à faire les réparations éventuelles. Saïthos s'éloigne alors, tandis que Radamanthe et Naeme plongent leurs mains dans le mélange bourbeux pour aider la drow.

Ca m'ennuie d'avoir laisser Sendièl là-bas, si on retrouve Dunlach j'aurais besoin de lui, finit-elle par avouer. Elle leur explique rapidement la situation, le sort qui l'oblige à vouloir assassiner le nécromancien et l'autre qui transforme cette pulsion en un désir irrésistible d'embrasser le déchu.
Vous pensez qu'il y aurait moyen de contourner ce sortilège ?

[HRP] Si je me souviens bien Naeme est avec nous, donc je te rajoute à aider à dégager le bateau. Si ça ne te conviens dit moi et je suprimerai ou modifierai. [HRP]

[HRP] Ah oui, j'l'avais zappée, Naeme XD, et a priori Ael aussi. Bon bref enchainons. [/HRP]

Les filles vident et nettoient la barque comme elles peuvent, pendant que Saïthos s'éloigne à la recherche de rames.

Radamanthe soupire
- Ouais bon, c'est nul de se comporter comme des humains...
Naeme lui lance un regard courroucé.
- Pardon, jeune fille. Je ne voulais pas t'insulter... Euh... pour ton souci, Halimae, je pense que le mieux pour le moment est d'éviter de croiser Dunlach. Je ne connais pas l'ampleur du sort, et l'emprise qu'il a sur toi, aussi il me semble difficile de te dire de quelle façon contourner le souci.

Saïthos revient avec deux vraies rames, trouvées à demi enterrées un peu plus loin. Il affiche le sourire victorieux d'un gamin qui a trouvé un trésor.

Naeme regarde narquoise Saithos.
Tu sais t'en servir au moins ?

Devant son air offusqué elle éclate de rire.
Cela faisait tellement longtemps que cela ne lui était pas arrivée qu'elle eut du mal à s'arrêter.

Et c'est moi qui suis bizarre.
Elle reprend son souffle et se sentie joyeuse

Il y a un autre truc que vous savez sans doute, mais on ne sait jamais.
Les sirène n'attirent que les hommes, donc il faudra absolument nous prévenir quand vous serez appelé ou attiré.

Radamanthe lui sourit avec l'air de dire "tu en sais des choses petite"...
- Oui j'ai beaucoup lu.

Halimae écoute l'intervention de Naeme le sourire aux lèvres, visiblement de meilleur humeur.

Cette petite est pleine de ressources. Dégourdie pour une humaine.

Elle félicite Saïthos pour sa trouvaille puis répond à Radamanthe :

Je veux bien éviter Dunlach, mais je crois que viendra un moment où je ne pourrai plus. J'ai peur qu'il soit lui aussi en route pour l'Atlantide.

La drow se redresse et observe l'état de la coque, visiblement satisfaite.

Je pense qu'elle peut encore flotter. Dites le juge, vous ne pourriez pas nous aider avec un petit sort histoire d'aller plus vite ?
Ou toi Saïthos, tu as pas un petit quelque chose caché sous tes ailes ? Ce ne sont pas les filles qui vont se taper tout le boulot tout de même !

D'un geste rapide elle lâche son outil, attrape Naeme par la main et l'éloigne du bateau puis l'invite à la suivre pour se nettoyer dans un trou d'eau proche. Une fois ses bras et mains propres, elle s'adresse d'une voix douce à la jeune fille :

Que comptes tu faire quand tu seras face à Landavar ? Tu ne crois pas que c'est un peu trop dangereux pour toi de nous accompagner là-bas ?

L'enfant se passe de l'eau sur son visage.
Elle sourit toujours, et de sentir de l'eau fraiche sur elle, la requinque encore plus. Elle répond sans tourner le visage vers son interlocutrice.
Je ne vois pas pourquoi j'aurais peur. Je te rappel que je suis condamnée rien que par ma naissance. Alors à part la souffrance...
Elle haussa les épaules.

Je n'ai rien contre Landavar... Je trouve ce monde injuste de toute façon, avec ou sans lui.
Bon c'est vrai qu'il a un peu empiré les choses.
Elle sourit de nouveau.
Je ne sais même pas pourquoi je vous suis... sans doute parce que je ne sais pas où aller. Puis voir du paysage ça change.
Elle réalisa qu'elle n'avait jamais beaucoup discuté avec la drow.
Et toi ? Tu en pense quoi de tout ce bazarre ?

Halimae semble réfléchir un instant, s'assoit dans le sable, offrant son visage aux rayons réconfortants.

Je suis là pour retrouver Landavar, mais même moi je ne sais pas comment je réagirai en le voyant. Au fond de moi je souhaite le tuer, mais c'est un mage si puissant... Dans tous les cas, je suis d'accord avec toi, qu'il existe ou non n'empèche pas le monde d'être pourri.

C'est un mage si puissant ?
Tu l'admires ?

Un frisson parcourt l'échine de l'elfe en entendant la dernière phrase. Son regard prend un éclat meurtrier tandis qu'elle tourne lentement son visage vers Naeme.

Il y a certaines questions qu'il vaut mieux éviter de poser à une drow, petite, mais apparemment ton savoir ne va pas jusque là...

Elle se tait un instant, reprenant son calme, puis s'explique d'une voix atone :

Tout puissant et quasi-immortel qu'il soit, il reste un humain, et c'est un mâle de surcroît. Une elfe noire ne voue pas d'admiration à qui que se soit d'autre qu'à une éventuelle autre elfe noire...Et encore, il faudrait qu'elle ait réalisé un exploit extraordinaire.

Quant à la puissance de Landavar, elle est réelle et il peut plier sous sa volonté presque n'importe qui... Je le sais car j'en ai déjà été victime... S'il le souhaite, il pourrait faire de toi un petit chien savant.

Certains souvenirs de ses années passées en tant qu'élève auprès de Landavar refont surface. Avec le recul, la drow se rend compte que le mage asseyait souvent son autorité par la menace et la douleur, ça la réconforte donc un peu plus de savoir Sendièl à l'écart. Lloth sait ce qu'il aurait puis lui faire endurer s'il avait découvert leur lien... Envisager les éventuelles tortures la fait frissonner et elle frotte machinalement les vieilles cicatrices qu'il lui avait infligé sur les cuisses et le torse.

Si j'ai quelques conseils à te donner, il faut le craindre et le haïr. Au moins, tu seras moins tentée de croire les douces paroles avec lesquelles il pourra te bercer d'illusions. Ne le laisse pas découvrir tes faiblesses si tu en as ou il s'en servira contre toi. Et si une fois là-bas tu dois tuer l'un d'entre nous, n'hésite pas. Frappe.

Radamanthe et Saïthos ont déja mis la barque à l'eau quand ils rappellent les filles à l'ordre.
- Et oh, vous en avez encore pour longtemps?
- Voilà, voilà!
Naeme préfère ne pas répondre à Halimae, dont l'allure inquiétante a commencé à lui faire peur. Elle court vers l'embarcation et grimpe lestement dedans, non sans s'être mouillé les jambes.
Halimae la suit la mine sombre. Evoquer Landavar lui a rappelé de bien pénibles souvenirs.

Une fois tous à bord, Radamanthe, placé à l'arrière, plonge simplement la main dans l'eau, et la barque est aussitôt propulsée à une vitesse vertigineuse. Saïthos fait de son mieux pour maintenir un cap à l'aide de ses deux rames.

Sélène et Eric s'éloigne du groupe situé aux abords du village de Danu, et se rendent en premiers sur la plage, conscients qu'ils ne resteront pas seuls bien longtemps.

La jeune femme n'a pas lâché la main du vampire. Il la tire en arrière et la serre doucement contre lui.
- Tu voulais un rendez vous privé, Selena?

- oui, mais pas pour ce que tu penses, fit-elle avec un sourire d'excuse. Eric, j'ai.... j'ai besoin d'avoir une réponse à deux questions, puis je te ferai part d'une .... requête.

Elle fit une pause d'un instant puis reprit :

- La première est simple, je te l'ai déjà posée, mais tu ne m'a jamais répondu : pourquoi m'appelle tu Séléna alors que je me nomme Sélène ?

Eric sourit et commence à jouer avec une mèche des cheveux de Sélène.

- C'est le nom que je t'ai donné quand on s'est enfui de chez les Sang Purs. Tu ne supportais plus d'entendre "Sélène" tant ils t'avaient pourrie psychologiquement. Mais étrangement, avec le seul ajout du "A" à la fin, tu tolérais. Je crois que c'était le prénom de ta mère, ou un truc comme ça...
Après, quand tu es allée mieux, j'ai continué de t'appeler ainsi, essentiellement pour t'embêter, car tu râlais et ça m'amusait.

Un vampire pouvait-il aimé ?

La jeune vampire se posait la question car lorsqu'elle regardait les yeux d'Eric à ce moment là, c'était comme si plus rien n'existait, comme s'il n'était plus le vampire, Lord de Londres, cynique et cruel.

- Je comprends mieux maintenant. Eric.... ma .... deuxième question risque de te paraitre bizarre, mais..... en fait , pendant de nombreuses années je ne me suis pas poser de question. Ou si je m'en suis poser, on a peut-être supprimé la réponse.

Elle voyait l'air étonné d'Eric, mais poursuivie, continuant à balbutier alors qu'elle n'était jamais comme ça.

- Ca ne te parait pas bizarre que je puisse sortir en plein jour, mais à l'ombre ?

L'air attendri d'Eric se durcit légèrement, mais il consent à répondre, après avoir marqué une courte hésitation.

- Non cela ne m'étonne pas. Je peux aussi le faire, depuis que Naru me donne son sang. Tu as été abreuvée de sang pur, et tu as subi diverses modifications génétiques expérimentales à partir du moment où tu es devenue la concubine officielle de l'héritier. Cela t'a donné certains... pouvoirs, et certaines capacités... C'est sûrement en raison de ce statut particulier que Landavar avait besoin de ton sang pour ma... cérémonie...

- Eric..... avons-nous un avenir ensemble ? Je veux dire, un avenir heureux ?

- AH AH AH! c'est une question pour la Pythie, ça! Ma biche, je te promet que si nous ne mourons pas tous d'ici peu de temps, tu seras la reine vampire la plus heureuse que la Terre ait porté....

La reine vampire la plus heureuse....

Mais en avait-elle envie.

Sélène se détacha doucement de l'étreinte d'Eric et se retourna vers la mer, avec un regard mélancolique.

Toujours sans le regarder, elle lui demanda :

- Eric.... pourquoi voulais tu cette cérémonie ?

- Pour redevenir humain. J'ai laissé croire à Landavar que c'était pour acquérir davantage de puissance, car pour atteindre son état à lui il me fallait être humain. Mais tout ce que je voulais, au fond, c'était retrouver mon humanité.

Sélène se retourna d'un coup en entendant ces paroles.

Elle n'osait croire à ce qu'elle entendait.

- Tu.... Est-ce que... Enfin... Est-ce que tu souhaite encore redevenir humain ? Et pourquoi tu voulais ou le veux toujours ?

- A cause des sentiments, ma douce. Nous, vampires, sommes à jamais figés dans le temps. Aucun espoir d'amour, d'amitié ni de procréation. Si on a l'impression d'aimer quelqu'un, c'est juste parce que cette personne ressemble à une autre qu'on a aimé de notre "vivant". Cela créé des réminiscences de sentiments, et c'est notre unique moteur. Mais il est illusoire. On ne fait que "croire" qu'on aime. On ne fait que "croire" qu'on vit. On ne fait que "croire" qu'on a un avenir. Je suis plus pagé que toi. Et contrairement à toi j'avais fait le choix de devenir vampire. Mais les années passent. Toujours identiques. Mon âme ne s'enrichit plus, elle s'apauvrit. Et je ne le supporte pas. Peu à peu, la Bête nous ronge... Jusqu'à faire de nous de misérables pantins assoiffés de sang...

Il s'approche de nouveau de la jeune femme et l'enlace doucement.

- Quand on a commencé à vivre ensembles, j'ai décidé que tout cela devait cesser. Je voulais pouvoir t'aimer réellement, t'épouser, te faire des enfants. Toi, tu ne rêvais que de redevenir humaine, également... Alors rien n'aurait pu nous empêcher d'avancer, n'est-ce pas?

Il dépose un baiser sur son front gelé.

- Les choses ont relativement mal tourné... Enfin disons que rien ne s'est passé comme nous le voulions, finalement. Et chacun de notre côté, nous avons poursuivi notre quête de mortalité... Quelle ironie dans le terme, n'est-ce pas?