L'île aux sirènes

Rares sont ceux qui ont pu trouver cette île et en fouler le sable sains d'esprit. C'est en effet le territoire des Sirènes, créatures mythiques à la fois enchanteresses et diaboliques.

Les sirènes règnent sur les abords de la plage, et la terre de l'ile leur sert de vivier humain. Ca et là on peut croiser quelques hommes, ayant plus l'aspect de zombies que d'hommes.

Partout, des carcasses de bateaux échoués sur la rive.

Dunlach pose en premier un pied sur la plage, et s'entoure aussitôt d'un mur d'âmes protectrices. Malgré ca, le chant des sirènes lui vrillent les tympans. Ban est à présent pratiquement réduit à l'état de zombie, tentant de tout son être de résister, ce qui le rend hermétique à toute autre considération.

Angie descend de la barque, aidant Ban à sortir. Elle regarde aux alentours, et perçoit un bruissement d'ailes. Sendièl se pose non loin d'elle.

Après avoir observé chacun des navigateurs en herbe d'un oeil acerbe, Sendièl vint se placer près de Dunlach.

"Laissons Ban suivre leur chant...Il nous mènera à elles. Et inutile de commencer à vous demander comment je suis arrivé ici et pourquoi, nous en avions déjà bien assez parlé en Olympe. Laisse-le aller, Angie, nous le couvrirons comme il le faudra!"

Angie fut étonnée de trouver Sendiel. En effet, il semblait que celui-ci avait trouver l'ile des sirènes assez facilement. Etrange.

A sa suggestion, elle fronça les sourcils. Elle savait que c'était la meilleure solution, mais laisser partir ainsi son amant n'était pas fait pour lui plaire.

Elle lacha le bras de Ban, puis se posta face à face à Sendiel.

- Que l'on soit bien d'accord, même si la situation l'exige, il est absolument hors de question que j'abandonne Ban ici ou aux mains de tel ou tel être.

Sendièl fronça d'abord les sourcils, puis sourit sans dissimuler son mépris.

"J'ai dit que nous le couvririons! Nous n'allons pas l'abandonner aux sirènes, mais seulement le suivre jusqu'à elles! Si quelque chose se passe, nous interviendrons pour le protéger! C'est pourtant simple, je pensais que tu le comprendrais tout de suite et sans faire d'histoire! Cessons de perdre du temps en querelles et suspicions inutiles: il faut y aller!"

Ban entend la conversation entre Sendièl et Angie d'une demie-oreille. Ainsi ils veulent qu'il se laisse happer par ces forces étranges qui l'appellent... Ca tombe bien, il ne se sentait plus de résister. A ses yeux, l'île semi désertique et rocailleuse ressemble à un eden terrestre, luxuriant et lumineux. Dans sa tête résonne une voix, de plus en plus forte... Elle chante si bien, celle-là... Où est-elle?

Ban fait demi tour et s'approche du rivage. Ses yeux aveugles scrutent un horizon absent. Il n'entend désormais plus qu'elle.
Le jeune homme plonge sans hésitation. Elle l'appelle, il lui répondra. Evidemment. Enfin il la voit. Et désormais il ne voit plus qu'elle.

Dunlach bondit derrière Ban, s'entoure d'un bouclier d'âmes hurlantes pour garder de l'air et plonge à la suite de son jeune ami.

(Je ne sais pas si la sirène se barre quand Dunlach arrive, en tout cas, si elle tente quoi que ce soit, Dunlach la dézingue, désolé pour l'absence, mes exams arrivent)

Dunlach regarde Ban, puis cherche dans la même direction que lui. Mais il ne voit rien... Que de l'eau, des poissons et des algues... Ban tend la main vers la sirènes. Il sourit, l'air visiblement heureux et serein.

Dunlach, tu me feras un lancer de dé: 0-20: tu ne vois rien et ne peut rien, Ban rejoint la sirène et tu le "perds". 21-50: tu réussis à ramener Ban à la surface mais il perd contact avec la belle. 51-70: par un sort que tu t'amuseras à décrire, tu réussis à voir ce qu'il voit: tu découvres la sirène mais ne peut communiquer ni avec elle ni avec BAn. 71-100: tu réussis à la voir ET tu peux lui parler (tu lui diras ce que tu veux d'ailleurs )

Le membre ''Ban-chan'' a effectué l''action suivante : Lancer de dés

''DE 100'' : 25

Dunlach ne voyait plus rien, mais il ressentait toujours la présence de Ban.

D'un geste, il convoqua plus d'âmes, qui enlacèrent Ban et le projetèrent à la surface, où Dunlach le rejoignit quelques secondes plus tard.

Dunlach laissa les torrents d'affection à Angie et alla non loin de Sendiel.

Son aura nécromantique jaillit légèrement, l'entourant de tentacules de ténèbres toujours plus profondes.

"Dis donc, le pigeon-garou, si t'es pas content, je peux toujours t'arracher les deux ailes, te mutiler l'âme jusqu'à ce qu'elle en devienne humaine et après tu pourras faire l'appât ? Ca te tente ? Parce que je suis bien plus sensible que ces deux-là aux intention que tu émets."

Dunlach s'écarta du pigeon aux hormones et lança une âme hurlante là où Ban avait plongé. Il avait entendu le chant des sirènes et avait su y résister, il tenta donc d'utiliser ces connaissances pour envoyer un message aux sirènes.

"Montrez-vous... Ou je détruis l'île."

Sans plus de palabres, Dunlach se mit à grogner, à s'arquer en arrière, sa cape s'anima, tourna, s'élargit, souleva un vent funeste, alors que des nuages noirs comme la nuit emplissaient le ciel, l'assombrissant et le teignant d'une légère teinte verdâtre.

Dunlach feulait, alors que son énergie impie se déversait en torrents dans l'air. Il était prêt à mettre sa menace à exécution si ces saloperies de fritures en sursis ne montraient pas le bout de leurs ouïes !

Quand Angie avait vu Ban plonger dans la mer, elle fut tétanisée.

Personne à part Amarilys ne savait ce qu'elle ressentait face à la mer : elle en avait une peur incroyable.

Elle se doutait bien qu'elle devrait y être confronté tot ou tard, puisque leur destination était le royaume de poséidon, mais elle pensait avoir le temps de préparer un sort, comme elle le faisait naguère.

Elle fut reconnaissante à Dunlach d'avoir pris l'initiative de plonger pour secourir leur compagnon.

Maintenant, à genou près de Ban, elle tentait de se donner une contenance : il devait continuer à ignorer sa peur.

Elle n'eut pas longtemps à réfléchir sur un moyen de l'empécher de deviner.

Dunlach venait de prendre les choses en mains, de menacer les sirènes et de laisser éclater sa furie, tandis que Sendiel, toujours à l'écart, ne faisait pas un geste, comme étranger à tout ceci.

Mais autre chose venait d'attirer son attention.

Elle venait d'aider Ban à se relever, celui-ci toujours sous le choc, lorsqu'elle vit les humains esclaves s'arréter net suite aux menaces de Dunlach.

- J'espère qu'elles vont se montrer rapidement. Je ne voudrais pas faire de mal à ces hommes là.

Sendièl n'avait rien rétorqué face à la remarque de Dunlach. Il ne manquait pas d'entraînement pour faire face à ce genre de chose: en son fort intérieur, il en remercia Viraèl.
Il soupira.

"Je vois mal pourquoi les sirènes auraient besoin de se montrer sous prétexte que Mossieur le Nécromancien a décidé de se mettre hors de lui pour une simple petite noyade de rien du tout... Après tout, elles peuvent très bien s'en aller. Par contre, les Humains n'auront pas cette chance, non pas que ça me chagrine, mais vous sûrement. Techniquement, aucun d'entre eux n'a l'air vraiment mort. Je pense qu'on peut en déduire qu'elles n'abattent pas leurs proies tout de suite et que Ban ne risquait rien. Par ailleurs...Tu es toi-même humain et tu peux très bien te charger de cette "rencontre" ."

Il ouvrit grand ses ailes noires et s'assit calmement sur le sol, après avoir tiré son sabre du fourreau.

"Maintenant bon...Ta solution n'est pas forcément mauvaise et je suppose que tu te ferais un plaisir de te charger de la mettre à exécution. Personnellement, je m'en moque!"

Le sourire aux lèvres, il tendit le sabre à Dunlach.

Dunlach eut l'air quasi-surpris quand Sendièl lui proposa son arme. Situation comique, vu le geyser de pouvoirs entourant le visage surpris.

"J'ai des pouvoirs suffisants pour créer des tempêtes, plus d'une centaine d'âmes sont sous mes ordres, et tu voudrais que j'utilise un canif ? Non, pigeon-garou, si jamais je mets ma menace à exécution, ce sera avec mes deux mains et des pouvoirs en abondance.

Pour ce qui est des failles de cette stratégie que tu exposes, je me contenterai de dire que la destruction de cette île provoquerait un véritable cataclysme sous-marin, aux conséquences terribles pour cette mer. Et ce lieu est ce qu'elles considèrent comme leur maison. On a toujours tendance à défendre notre territoire. Et si jamais elles tentent de s'enfuir, on devrait se rendre compte de leurs déplacements, s'ils sont en masse... Et pour les humains... Je suis comme toi, je m'en cogne. Angie a assez de pouvoirs pour survivre à la destruction de l'île, tu as assez de pouvoirs pour y survivre, j'ai assez de pouvoirs pour y survivre et faire survivre Ban et il est hors de question que je laisse ces poissons aux hormones briser sa volonté et en faire un de ces minables esclaves. Soit elles prennent contact avec nous, soit elles apprendront à pas emmerder un nécromancien ! Dans le pire des cas elles iront se cacher chez Poséidon et pourraient même nous indiquer la marche à suivre !"

Dunlach passa un nouveau stade dans la concentration de ses pouvoirs impies, l'air se souleva alors que les nuages s'abaissèrent, provoquant une tornade noire qui fit battre les arbres, qui enlaidit les vagues de rides et qui augmenta encore la puissance des cris atroces des âmes hurlantes convoquées par Dunlach.

Bien sûr la tornade était extrêmement petite, tout juste capable d'entourer Dunlach et n'avait nullement la puissance destructrice et écrasante d'une vraie. Mais les pouvoirs continuaient de s'accumuler, montant de plus en plus en puissance. Il restait encore deux paliers à franchir avant que le nécromancien n'atteigne son pouvoir destructeur maximum. Et alors qu'il n'y était même pas, l'air, les arbres, le sable, les cieux et les vagues tremblaient devant la puissance des énergies qu'il déchaînait.

Sortie de nulle part, une petite fille s'approche du nécromancien. Elle arbore une mine triste et un regard légèrement timide. Elle est totalement nue, et son petit corps blanc contraste avec la roche gris foncé de l'île.



- Tu es Dunlach, n'est-ce pas?

Dunlach est presque assez surpris par la petite apparition qu'il en perd presque le contrôle de son sort. Presque.

Avec un effort démeusuré, il tend un bras vers le vide, paume vers le ciel. D'un coup, toute l'énergie qui émanait de lui est attirée vers cette paume, en l'espace de quelques secondes, les nuages disparaissent, les tentacules également, ne reste qu'une sphère dans la paume de Dunlach. Et encore, de sphère, elle ressemble plutôt à une boule de poils, une grosse boule de poils. Un renardeau roulé en boule peut-être. Ses yeux plissés lui donnent une petite mine adorable, il flotte légèrement au-dessus de la paume de Dunlach, visiblement endormi. Néanmoins le renardeau n'est en rien naturel, il est couleur ébène ét violet sombre, il ne trahit aucun mouvement et ne semble pas être doté de vie.

Dunlach tend un regard sévère vers l'enfant.

"Ignores-tu, petite inconnue, qu'il est malpoli de demander le nom d'autrui avant de donner le sien ? Et qu'il est encore plus impoli de chercher le nom de son interlocuteur en le privant de ses épithètes ? De ses titres ? Il peut y avoir des milliers de Dunlach, mais il n'y a qu'un seul homme nommé Dunlach le Nécromancien, Dunlach le Grand Conseiller, Dunlach l'annonciateur de fin du monde, et j'en passe et des meilleures. On est donc prié de s'adresser avec respect à son interlocuteur, et au moins lui donner du monsieur. Surtout quand le Monsieur est lunatique, de mauvais poil, et assez fou pour dézinguer la moitié du monde si c'est nécessaire pour mettre la main sur une queue de sirène.

Donc, reprenons, Dunlach le Nécromancien est l'un de mes nombreux noms. Quel est le tien et quelle est ta qualité ?"

- Votre vieil ami m'a dit de vous donner ça.

A ces mots, la fillette plonge sa main dans sa poitrine sans afficher la moindre gène face à la difficulté du geste sans arme. Ses yeux et sa bouche, en revanche, trahissent bien la douleur ressentie et l'incompréhension du cerveau qui n'a jamais commandé ce geste.

Avec une force étonnante, elle creuse dans sa poitrine et en ressort son coeur dégoulinant de sang. Elle le tend au nécromancien, en parlant d'une voix rocailleuse qui n'est pas la sienne.
- L'humanité est à moi, sombre idiot, et tu ne peux plus rien faire pour m'en empêcher, en voici la preuve vivante... Enfin, vivante....

La fillette s'effondre au sol, sans vie. Une petite larme bleutée termine sa course sur le bout de son nez.

Angie avait bondi pour empêcher la petite de continuer, mais elle n'a étrangement rien pu faire pour lui faire lâcher prise. Elle laisse couler des larmes de rage face à l'horreur de la situation. Cette petite n'avait rien demandé à personne...

Dunlach se contente de sourire.

Mais d'un seul coup l'espèce de renardeau se réveille, tourne et hurle d'un cri strident, il tourbillonne autour de Dunlach, recréant la tornade, les nuages reviennent, le tout s'intensifie à une vitesse effrayante. Le cadavre de la petite est projeté par les vents furieux qui s'élèvent.

Le son monte, bourdonnant toujours plus fort, toujours plus imposant, inévitable. Puis le son lui-même explose.

Les nuages sont toujours là, mais épars, filandreux, l'air est immobile. Dunlach s'avance doucement vers le corps, il sort de sa poche une pièce qu'il lui met dans la bouche. Elle tient toujours son coeur dans sa main, il lui prend le bras et repose le coeur dans son orifice. Il ne referme pas la blessure, il se relève.

Il fait quelques pas vers l'endroit où Ban a précédemment sauté. Il fait un pas vers l'eau. Le tonnerre rugit. Les éclairs ébènes et rougeâtres jaillissent de son corps, labourent le sol, percent la surface de la mer, ils frémissent sous les pieds du mage, l'empêchant de toucher la surface de l'eau. Dunlach fait un pas de plus. Les éclairs sont sous lui, tournant, se tordant, l'empêchant de tomber. Puis les éclairs se multiplient, deviennent de plus en plus gros. Dunlach lève un bras. Les éclairs l'enserrent, virevoltent, forment un javelot frémissant, le Nécromancien arme son bras.

Il sent une douleur cuisante dans l'oeil droit.

"Dernier avertissement avant que je ne m'explose un chemin jusqu'au trône de Poseidon."

La douleur devient plus intense, son bras tremble sous la puissance de la magie qu'il convoque. Sous lui les éclairs forment des pentacles d'où jaillissent des torrents d'âmes errantes et de pouvoir, Dunlach dérive les différents courants d'énergie à son profit.

La douleur insiste toujours plus. Le javelot atteint une masse monstrueuse. Sa surface effilée de plus en plus épaisse se peuple de mille petits crocs, qui se mettent à tourner avec un bruit sifflant infernal, presque inaudible dans ce concert d'âmes en peine. Bientôt, Dunlach atteindra le stade critique, la magie étant bien trop puissante pour être contenue pendant encore longtemps.

Lentement, il commence son compte à rebours.

"5...4...3..."

Une voix douce et suave à la fois se fait entendre.

Au large de l'île, un sirène est apparue, visible de toutes et tous. A conditions exceptionnelles, mesures exceptionnelles.

Son chant a un effet inattendu: tous les hommes présents sur l'île deviennent agressifs et chargent le petit groupe. Une diversion, sans doute... En attendant il va falloir se battre...

(Que fait Sendièl? Il vient aider ou il se barre? On commence par 5 humains, force 60 magie 50 agilité 70, PV 5000)

"Zéro."

Dunlach laissa son javelot exploser en une myriade d'éclairs barbelés qui filèrent pour attrapper et enchaîner la sirène.

Il soupira de soulagement. Enfin il pouvait arrêter de jouer au gros psychopathe. Néanmoins il restait des ennemis.

Il les pointa du doigt et déclencha son sort (flèches du carnage)

(HJ : si Ban peut jouer, il bazarde une vague hurlante sur le premier esclave qui s'avance vers lui.)