Le Pays du Peuple des Enfants Dragons.

(pour les infos sur ce peuple, vous reporter au topic les concernant, dans la bibliothèque.)



Le Peuple des Enfants Dragons, de part sa nature, bouge régulièrement, chaque fois qu'il est découvert en fait. Actuellement il a élu domicile sur une île au large des côtes d'Elendil, le pays des Elfes. Tempérée et boisée, l'île lui apporte ce qu'il faut pour l'élevage de dragons, la nourriture, et la discrétion.

Discrétion car l'ile n'est pas facile d'accès. Par la mer, elle présente de partout d'énorme façades rocheuses de plusieurs centaines de mètres tombant à pic dans la mer.
On peut y accéder bien plus facilement par les airs, mais ils sont étroitement surveillés par les dragons gardiens.

La jeune femme sourit et hoche la tête, montrant ainsi qu'elle avait compris.

Elle se lève, volette jusqu'à hauteur du groupe et leur fait signe de les suivre.

Le groupe traverse ce qui ressemble à un village moyen-ageux, avec quelques inventions utiles et intéressantes ça et là (couveuse d'oeufs alimentée au charbon de bois, étal de marchandises avec conservateur de froid...)

Au détour d'une allée ils aperçoivent une Enfant Dragon aux cheveux bleus coupés courts, armée d'une belle épée, et vêtue de façon semble-t-il un peu plus noble que les autres. La créature ailé se pose non loin d'elle et la désigne de la main
- Ouraïn. Kisto...

Puis elle se met en retrait derrière le groupe.

Viraèl haussa un sourcil.

"Quoi, c'est ça leur..."

Sendièl s'empressa de le faire taire d'un coup de coude si violent que l'ange se plia en deux, grimaçant de façon fort amusante.
Il s'inclina ensuite devant la jeune femme, imité par Saïthos et Lauviah. Halimae, quand à elle, ne paraissait pas se sentir concernée.
Lorsqu'il se redressa, il souriait.

"Nous sommes très honoré de nous trouver devant vous. Dit-il alors que Viraèl, derrière lui, s'était ressaisi et s'avançait dans sa direction avec un air sombre. Je pense que vous pouvez me comprendre sans mal, étant donné votre rang."

Lauviah avait barré la route à Viraèl et le retenait à grand peine. Saïthos vint lui prêter main forte.
Sendièl enchaîna, comme s'il n'avait rien remarqué.

"Je serai direct. Fit-il avec un regard plus sérieux. Vous n'êtes pas sans ignorer ce qui se trame en ce monde et nous avons besoin de votre aide."

L'ex-avatar était parvenu à se libérer et se rapprocha dangereusement, visiblement dans le but de lui sauter à la gorge. En moins de temps qu'il en faut pour respirer, Sendièl dégaina et colla la pointe de son sabre sur la joue de son double, juste en-dessous de l'oeil gauche.
Il ne s'était pas retourné et son expression demeurait égale.
Viraèl retint son souffle. Il sentit perler une goutte de sang.

"Je te conseille de cesser ton petit jeu. Souffla Sendièl. Nous ne somme pas là pour nous amuser."

Après quelques interminables secondes de tension, il remit l'arme au fourreau, souriant à nouveau, puis s'excusa humblement auprès des deux enfants dragons.
Viraèl quant à lui, recula de plusieurs pas, visiblement très agacé.

Ouraïn jette un oeil distrait au groupe qui s'est avancé vers elle, oeil qui se fait plus amusé lorsque Sendièl rabroue Viraèl.
Elle caresse le museau d'un dragon, lui glisse un ordre qu'ils ne comprennent pas, et la bête prend son envol, de façon fluide et souple, contrairement à ce qu'on pourrait attendre d'un monstre de cette taille.

La jeune femme qui avait escorté le groupe jusqu'à sa chef a esquissé un mouvement défensif au moment où Sendièl sortait son sabre. Mais Ouraïn lui fait calmement signe que tout va bien. Elle s'éloigne à son tour, retournant à ses occupations.

Enfin, la jeune chef du Peuple des Enfants Dragons s'adresse à ses visiteurs.
- Bonjour, je suis Ouraïn, et je vous souhaite la bienvenue ici.

Elle s'approche de Sendièl et dégaine son épée
- Je suppose que tu es le porte parole de cette folle équipée. En tant que tel je m'adresserai à toi dans la langue universelle.
Elle pose son épée sur l'épaule de Sendièl, et s'incline, en signe de salut et de profond respect.
En se redressant elle enchaine
- Nous sommes effectivement au courant des conflits qui se déchainent autour de nous. Mais il en a toujours été ainsi, et nous sommes toujours restés neutres. Le monde n'a pas besoin de nous pour courir à sa perte.

Sendièl baissa les yeux, déçu.

"Je ne suis pas de ceux qui insistent inutilement. Dit-il. Je m'attendais à recevoir cette réponse..."

Derrière lui, Viraèl n'avait pas bougé. Il était tellement silencieux que seule son aura rageuse rappelait à tous qu'il n'était pas parti.

Lauviah s'avance légèrement
- Je me permet d'insister, Ma Dame... Je me doute que vous avez assistés à bien des conflits au cours des siècles, mais celui-ci est un peu particulier... Chaos lui-même le craint. Les Dieux ne savent plus que faire, au fond. Les vampires et les humains se sont alliés, les elfes arriveront-ils à envenir à bout? Et si non, alors ils finiront par s'en prendre à vous... La Terre risque d'être détruite, réellement.

Ouraïn écoute patiemment ce que Lauviah a à dire. Puis
- Si les choses tournent mal, mon peuple retournera sous Terre, là où il s'est caché si longtemps. Cela dit je trouve plutôt étrange que des races s'allient ensemble pour détruire la Terre... Où vivront-ils après cela? Non j'ai vraiment de la peine à vous croire, étrangers. Il ne peut s'agir encore que d'une lutte de pouvoir, un besoin de conquête, car c'est tout ce qui anime l'Homme depuis sa création.

"Bla bla bla..."

Viraèl s'avança avec détermination, poussant allègrement Sendièl pour se placer devant lui.

"Ecoute bleusaille, je sais vraiment pas ce qu'il te faut! T'as en face de toi une bande de bras cassés et tu doutes de la sincérité d'un ange? Soit t'es complètement stupide, soit il te faut de sacrées preuves! Une simple lutte de pouvoir n'impliquerait pas autant de peuples et d'innocents!"

Il pointa Sendièl du doigt, le faisant sursauter.

"Regarde ce que cette guerre a fait! Son corps seul se souvient de ce qu'il était il y a quelques jours. Montre tes ailes, Flinti!
-Pardon?!
-Pose pas de questions, fais-le!"

L'ange obéit calmement, dévoilant ses ailes à la teinte particulière.

"Elles deviennent aussi noires que son âme. Reprit Viraèl en souriant. Et pourtant, c'est un simple ange, qui devrait être aussi pur que n'importe quel autre. Mais non, la guerre a fait de lui une espèce de psychopathe aveugle. Il n'y a pas si longtemps, il a failli s'allier sciemment à Landavar. Imagine quelles répercussions ce genre de chose peut avoir sur d'autres espèces. Sur la votre par exemple, vous qui êtes dotés de pouvoirs puissants, vous qui contrôlez l'une des plus terribles races de ce monde. Personne n'est à l'abri de ce fou furieux de sorcier et les Dieux seuls savent jusqu'où il serait prêt à aller pour obtenir ce qu'il veut. Sais-tu après qui il court ces temps-ci? Le porteur de votre arme, Excalibur! Allez-vous attendre que ce type s'allie avec Landavar pour intervenir?"

Viraèl posa sa main sur l'épaule de Sendièl. Ce dernier porta instinctivement la main à son sabre.

"Quel ange te parlerait comme je le fais? Dit-il. Il y a longtemps que je n'en suis plus un! J'en ai l'apparence mais pas l'âme. Au fond de moi je suis toujours un avatar. Et devine pourquoi je le suis devenu!"

Il jeta un regard rapide à Halimae.

"Quel elfe noir accompagnerait une bande d'anges ici, dans le simple but d'essayer de convaincre une race bornée? Ce n'est pas vraiment leur genre de sortir au grand jour pour défendre les valeurs qui préservent encore un peu ce monde!"

Il se tourna ensuite vers Lauviah et son regard se fit à la fois doux et lourd de sens.

"Comment un ange encore pur pourrait-il se mettre subitement à haïr les Dieux, s'ils ne se mettent pas à commettre l'irréparable pour obtenir la moindre information?"

Puis, il fixa Saïthos avec des yeux brûlants de colère, l'espace d'une seconde, revenant ensuite vers Ouraïn, comme pour cacher que ses paroles le concernait plus que n'importe quel autre être présent.

"Landavar a des traîtres partout, qui vous mentent et profitent du moindre instant de faiblesse pour vous rallier à sa cause. Un jour l'un d'entre eux se glissera parmi vous et ceux qui n'y sont pas préparés se laisseront allécher par de belles paroles pleines de venin."

Enfin, il désigna Anna de la main, l'invitant à prendre place à ses côtés. Il souleva ensuite sa chemise et pointa le doigt sur la marque de la balance.

"Comme tu peux le constater, bleusaille, même les plus grandes forces de la Terre se sont directement impliquées dans cette ridicule petite entreprise, si insignifiante pour vous et qui bien sûr, ne vous atteindra jamais! Réfléchis bien à ce que tu vas décider de faire, c'est votre avenir qui en dépend."

Sendièl l'avait écouté attentivement. Il avait l'impression de découvrir une autre personne. Même l'aura de Viraèl était différente, plus calme, plus légère.
Cependant, de nouvelles questions le tourmentait. Quelle part de vérité y avait-il derrière ces mots? Une âme noire...une alliance avec l'ennemi...il avait du mal à y croire.

- Les anges ne sont qu'amour, et je suis peinée de voir que leur coeur est finalement corruptible... Les elfes noirs ont toujours eu le meurtre dans le sang, il n'est pas étonnant que celle-ci participent à votre combat. Vous noterez qu'à l'heure actuelle les Grands Elfes des Bois ne font que garder leurs frontières, ils n'attaquent pas, ils n'avancent pas. Ils ne sont donc pas encore engagés dans cette guerre, ils ne font que se défendre. Pour ce que je sais, les Dieux ne sont pas encore non plus complètement en guerre, ils s'attachent davantage à récupérer leur chère pythie... Mais ce sont les Nains qui défendent les villes de leurs chers sujets... Tant que la Haine n'aura pas tout corrompu, nous n'avons aucune raison de nous battre à notre tour. Comme tu sembles le savoir, nous sommes une race des plus dangereuses, et notre engagement pour l'un ou l'autre camp mettrait un terme définitif au conflit. Or nous ne souhaitons ni nous engager auprès de ce sorcier, Landavar, ni combattre aux côtés des Dieux. Nos intérêts étant tout autres, si nous devions nous battre aujourd'hui, nous le ferions contre les deux camps, indifféremment, et la destruction du monde serait de notre fait. Penses-tu que ce soit une alternative raisonnable, pour nous, êtres d'amour et de paix?

Enfin, tu exhibes le signe de la Balance Cosmique, soit, mais cela ne signifie pas qu'elle veuille que nous nous en mêlions... Ce signe prouve juste qu'elle te surveille, toi, et qu'elle t'a confié une mission, à toi. Si elle attendait de nous quoi que ce soit, je te prie de croire qu'elle nous le ferait savoir, en tant que race la plus évoluée sur Terre, et la plus dangereuse.

Anna prend à son tour la parole
- J'ai une petite question, ma Dame... Landavar possède un dragon, cela signifie-t-il qu'il vous aurait rencontré et aurait conclu un quelconque marché avec lui?

Le regard d'Ouraïn se trouble légèrement.
- c'est plus compliqué que cela... Nous avons hébergé un humain un peu particulier pendant quelques temps. Ses ascendances divines le rendaient vulnérable et il voulait se cacher. C'est à lui que nous avions confié Ouranos, un de nos meilleurs dragons.
Hélas cet homme à un moment a fait le choix de tout oublier, et a renoncé au savoir qu'il avait acquis parmi nous, trop dangereux entre ses mains, disait-il. Il avait peur que ce savoir aterrisse au mauvais endroit, s'il venait à être capturé. Comme il a tout oublié, il a également délaissé Ouranos. Nous sommes allés le chercher, mais Landavar l'a trouvé avant nous. Nous n'avons rien pu faire, car nous ne voulions pas déclencher un conflit à cause d'un seul dragon. Nous avons simplement régulièrement envoyé des espions afin de nous tenir informés de la santé d'Ouranos. Landavar a mis des années à le domestiquer. Ces animaux ne supportent pas les coeurs corrompus et deviennent fous face à la haine... Mais j'ignore comment, à un moment, il a réussi à s'attacher l'affection d'Ouranos. Nous avons donc cessé notre observation, convaincu qu'il irait dorénavant bien, dans sa nouvelle vie. Et convaincus également que si cet homme avait réussi cette prouesse, c'est qu'il ne pouvait pas être foncièrement mauvais.

L'aura de Viraèl changea de nouveau. Elle redevint celle qu'il arborait habituellement, colérique et malsaine. Sendièl se demanda même s'il ne la manipulait pas à sa guise, afin de rendre son discours plus crédible.

"Bon..., fit l'ex-avatar d'un air las, pas la peine de s'emmerder à insister plus que ça! Anna, on ferait sûrement mieux de partir d'ici, on perd du temps pour rien avec ces idiots inutiles!"

Un sourire mauvais éclaira son visage.

"J'espère vraiment que vous serez bientôt confrontés au pire. Vous ne pourrez pas dire que nous ne vous avions pas prévenus."

Sendièl lui fit face, très en colère. Viraèl soutint son regard d'un air hautain.

"Tu parles à outrance! Ton comportement est inacceptable et je commence à en avoir assez!
-Et alors quoi, Flinti? Tu me tuerais pour ça?
-Arrête de m'appeler comme ça! J'ignore à quel point tu me connais mais je ne supporte pas la façon dont tu oses t'adresser à moi."

Viraèl partit d'un bon rire.

"Oh, bien sûr que tu me tuerais...A cet instant précis, si nous étions seuls, tu le ferais...Continue à te battre contre toi-même, pauvre petit con! Vas-y, parle au nom de tous comme si tu étais pour le Bien!
-Il en est pourtant ainsi, que tu le veuilles ou non.
-Nous savons tous les deux que c'est faux, Déchu!"

L'ex-avatar se retourna et s'écarta suffisamment du groupe pour que la tension retombât.
Sendièl, hors de lui, riva les yeux vers le sol, préférant se taire.
Ni l'un ni l'autre n'aurait pu ajouter quoi que ce fut à ce qui avait déjà été dit.

- Confrontés au pire, hein? Ne pensez pas que vous êtes venus nous "prévenir". Ne pensez pas non plus que nous sommes inconscients de ce qui se passe à l'extérieur. Mais parce que nous ne partageons pas vos opinions, vous estimez que nous nous trompons. Parce que je vous ai refusé notre aide, vous me traitez avec irrespect. Simplement parce que je ne me range pas de votre côté, en fait... En ce cas, demandez à votre amie Lauviah de vous offrir en vision ce qui résulterait de notre engagement dans la bataille. Peut être que cela sera plus clair en image... En tout cas, moi, je ne peux rien faire contre les esprits bornés et stupides. De plus, vous ne dégagez rien de bon et vous commencez à excister les dragons. Je vous prie de quitter ces terres, si vous avez terminé de parler.

Anna secoue la tête
- Attendez... attendez... une dernière question, je vous en prie... Le Porteur d'Excalibur, vous le cachez ici? Est-il en sûreté? Il ne faudrait pas que Landavar tombe sur lui par hasard, vous comprenez...
- Rassure-toi, petite fille, Excalibur est en notre possession, et le restera. Son Porteur est aussi incorruptible que nous. En revanche, sa création avait clairement pour but de tuer les Dieux. Il est fort probable donc que s'il se réveille et passe un jour à l'attaque, ce ne sera pas dans votre camp.

"Maudit soit-il. Siffla Sendièl entre ses dents. J'aimerais bien savoir d'où il sort pour traiter les gens de cette façon!"

Il se tourna de nouveau vers Ouraïn.

"Veuillez l'excuser, votre honneur." Dit-il en s'inclinant légèrement devant elle.

Il eut alors une impression de déjà vu, comme s'il avait du prononcer ces mots des milliers de fois auparavant.
Son regard s'attarda sur Viraèl, toujours silencieux. Lorsque ce dernier le remarqua, il lui adressa un geste du majeur sans équivoque et y ajouta un sourire malveillant.
Sendièl se demanda comment il avait pu supporter d'être possédé par une telle personne et pourquoi il ne l'avait pas tué une fois libéré. Ce genre d'ange ne pouvait que nuire aux autres et ne méritait pas de vivre en autre compagnie que celle des Dieux. C'est du moins ce qu'il pensa après avoir détourné le regard.
Il lui en voulait d'avoir ruiné tous leurs espoirs en seulement quelques mots et songea que ceci ne demeurerait pas impuni.

- Votre Honneur? je ne suis pas un juge voyons... je ne me constitue pas non plus juré, ou partie ou avocat... Non, je ne fais que répondre à vos reproches... Et ne pensez pas qu'il ne s'agit là que des siens, dit-elle en regardant Viraèl, non, vous avez tous pensé comme lui. Vous êtes tous venus ici dans le même but. Je vous rassure sur un point, si cela peut aider, je n'apporterai pas plus mon soutien à Landavar lorsqu'il viendra me trouver. Car maintenant que vous nous avez trouvés, il est évident que les autres ne tarderont pas, hélas.

Sendièl baissa les yeux.

"Vous faites erreur. Murmura-t-il. Je ne l'ai pas pensé. Je savais quelle serait votre réponse avant même d'avoir mis les pieds ici, je ne peux pas vous reprocher quoi que ce soit."

Il se rapprocha d'Anna et prit sa main, après avoir salué Ouraïn aussi respectueusement que cela lui était possible.

"Nous pouvons partir, Anna. Nous n'avons que trop troublé la paix de ces Terres."

Radamanthe, Dunlach et Ban apparaissent au beau milieu d'un village calme et paisible. Personne ne semble être surpris ou affolé de leur arrivée, à la limite quelques regards curieux se tournent vers eux.

Les dragons, quant à eux, ont une réaction bien plus remarquable. Ceux qui étaient perchés ou déja en vol se mettent à tournoyer autour de la tête de Dunlach. Haut, très haut dans le ciel, mais néanmoins menaçants. Ceux qui sont au sol se rapprochent peu à peu, formant autour du trio un cercle serré de bêtes fumantes.

Radamanthe se frotte la tête
- Euh, ça n'était peut être pas une bonne idée... Dunlach, peux tu me rappeler ton alignement s'il te plait? J'ai l'impression que les dragons ne t'aiment pas des masses... S'ils attaquent, on est mal, même moi je ne pourrai pas répliquer face au nombre...

"Je suis chaotique bon, Radamanthe. Je ne tiens pas ma parole, je ments, je trompe des gens, je bluffe. Je me suis retrouvé dans des situations ou j'ai dû tuer. Amis comme ennemis. Pour sauver ma peau, pour exaucer leurs désirs. Je t'ai dit que je voulais la mort de Landavar, mais c'est un but second, un désir de justice, mon but primordial est de rendre leur existence à deux êtres que j'ai aimé et tué. C'est ça qui me guide et me permet de garder ma santé mentale à travers les affres de douleur que m'inflige ma nécromancie. Je ressens la peine de milliers d'esprits comme la mienne et je communique littéralement avec les hurlements terrifiés des morts."

Dunlach fait un pas en avant.

"Chers et fiers dragons, permettez-moi de vous montrer quelque chose, ça va demander un peu de ma magie, mais rien de dangereux pour vous."

Le nécromancien laisse son énergie dépasser de son bras, touche sa poitrine, le sort est lancé, la main de Dunlach plonge dans sa poitrine et en ressort un coeur noir et palpitant.

"C'est le coeur que j'ai reçu de la part de Chaos, je suis déjà mort... Et ça ne m'a pas tué, paradoxalement. Annihilez-moi et je souffrirai le martyre, mais cela ne me tuera pas. Je suis un nécromancien. Par contre..."

D'un mouvement de la main, le coeur disparaît et les esprits qui habitent l'âme de Dunlach apparaissent, éthérés.

"Je sustente en énergie ces âmes, elles me sont liées. Si j'ai besoin de toute ma puissance pour survivre, alors je devrais cesser de les entretenir. Ces âmes vont dépérir, elles me suivent de leur propre volonté, certaines pour accomplir un acte qu'elles n'ont pas pu réussir de leur vivant, d'autres méritent de vivre. Et je leur rendrai la vie que je leur ai emprunté. Mais tuez-moi et vous les condamnerez à être des âmes errantes. A n'avoir jamais leur volonté accomplie. Vous me jugez maléfique, Dragons, je m'en moque, je vous juge paresseux, c'est de bonne guerre. Mais ces âmes, sont-elles mauvaises ? Pensez-vous vraiment qu'elles méritent le châtiment qui tombera sur leurs têtes comme un couperet si vous me condamnez ?"

Une jeune enfant dragon s'approche du trio, passant au travers du cercle de dragons formé autour d'eux. Elle les regarde, hébétée, puis crie, appelant quelqu'un, peut être à l'aide.
Radamanthe essaie de la rassurer mais elle ne cille pas. Elle attend, observant Ban et Dunlach particulièrement.

Quelques longues minutes plus tard, une autre enfant dragon, plus agée, armée, et les cheveux bleus, se présente devant eux.

- Bonjour, messieurs. Les dragons ne comprennent pas votre langue, pas plus que les habitants de ce village. Je suis la seule à maîtriser les rudiments du langage universel.

Radamanthe la salue respectueusement
- Vous êtes la chef de ce peuple je suppose. Enchanté, je suis Radamanthe. Et voici mes amis Ban et Dunlach. Nous venons en paix, aussi si vous pouviez éloigner un peu les dragons...

La jeune femme s'exécute, donne quelques ordres avec des mots étranges et sifflants, puis se présente à son tour.
- Je suis Ouraïn, chef actuel du peuple des Enfants Dragons. Que me vaut l'honneur de votre visite, Juge Radamanthe?
- Nous avons senti une présence maléfique sur votre île. Nous sommes jutse venus voir si tout allait bien.
- Maléfique? Impossible. Comme vous le voyez les dragons réagissent mal à tout ce qui n'est pas pur et bon. Alors si quelqu'un ici était maléfique nous le saurions...

Dunlach hausse des épaules.

"Le bien et le mal sont des notions personnelles. Vous réagissez en me voyant, pour vous je suis le mal. Pour les esprits que j'aide, pour ceux à qui j'évite cent ans d'attente devant les portes de l'enfer, je suis le bien. Pas un bien bénévole mais tout de même.

Prenons par exemple une personne, ou une chose, qui vous encouragerait à ne pas intervenir dans le conflit présent, il y a des sorts subtils de contrôle qui permettent ça. Pour vous, ce ne serait pas le mal, puisque cela éviterait que votre peuple perde des membres dans la guerre. Mais pour les âmes humaines, cela serait le pire des mal, car il les condamnerait à une soumission, à un asservissement par un homme mauvais.

Evidemment, c'est l'explication gentille, théorique, il y en a une beaucoup plus simple, beaucoup moins respectueuse de votre race.

Vous vous êtes faits avoir.

Nous avons déjà vu que Landavar était capable de tromper un dragon. Or, si je suis maléfique, alors Landavar serait la personnification du mal. Et pourtant, le dragon que vous avez offert au demi-dieu est avec lui. Oui, Landavar, meurtrier multi-récidiviste, psychopathe et apprenti maître du monde, est accompagné et servi par un dragon.

Pardon ? Vous tromper est impossible ? J'ai la preuve du contraire. Je suis même capable de repérer le mal, à cette distance, je n'ai même pas besoin de l'aide de mes esprits.

Je ne cherche pas à vous offenser, j'ai juste la preuve de ce que j'avance, ô Ouraïn, chef du peuple des enfants dragons..."

"Qui se sont fait avoir en beauté." Pensa Dunlach, sans laisser les mots quitter ses lèvres, il n'était pas diplomate, mais c'était un minimum. S'il la froissait, il serait carbonisé.

Ban prit la parole.

"Landavar a trompé à peu près toutes les races du monde connu, est-ce si étrange que la race des dragons et enfants dragons n'ait pas été épargnée par cette tromperie. Etes-vous donc si supérieurs aux vampires, aux elfes, aux morts-vivants, aux anges, aux démons et aux dieux ?"

Le tout dit avec une pointe de curiosité pour que cela semble assez naïf pour ne pas être une raillerie.

- Nous, certainement pas... Enfin disons que maintenant les choses ont évolué et il est possible que nous ayons acquis davantage de puissance, mais c'est surtout sur nos dragons que tout se base. Notre instinct, notre force, notre sang même... Landavar a effectivement réussi à dresser un dragon. Nous, nous l'avons vu donc comme un être qui ne pouvait pas avoir que du mal en lui... Vous me dites que nous nous sommes trompés... Bien... Dans ce cas ... Effectivement il est revenu ici. Il était avec son dragon. Et il portait le demi dieu que vous semblez étonament connaître, très mal en point. Nous les avons cachés, lui est reparti il y a quelques heures, mais si vous voulez voir celui dont personne ne soupçonnait l'existence jusqu'à maintenant... Je peux vous y conduire...

Ban resta sous le choc de la nouvelle pendant quelques secondes. Il grinça des dents et s'apprêta à dire quelque chose -et visiblement rien de bien diplomate- quand Dunlach lui intima le silence d'un geste.

-Ban, écoute, si nous étions arrivés à temps, avant qu'il ne parte, Landavar aurait trouvé un moyen de lancer ses alliés dragons contre nous. Même Radamanthe n'aurait pas tenu le choc. Tout se passe pour le mieux. Nous venons de lui retirer un appui de taille.

Néanmoins, Ô Ouraïn, j'aimerais savoir si il a mentionné quelque chose, quelqu'un, un endroit... Cela nous aiderait grandement."

Ban n'était pas convaincu, mais il parvint néanmoins à se calmer.

-Allons voir ce demi-dieu, si c'est bien Scy Kell nous verrons s'il est possible de l'aider, je lui en dois une. Puis nous irons à Londres... Et sans diplomacie."

Radamanthe fait un signe à Ouraïn. Celle-ci se retourne et les mènes à une cabane construite à flanc de colline.
Elle pousse doucement la porte, jette un coup d'oeil à l'intérieur, puis ressort
- C'est bon, vous pouvez y aller. Mais attention à ne pas trop le fatiguer. Je ne sais pas de quoi il souffre, mais ça a l'air plutôt grave.

Radamanthe Dunlach et Ban pénètre à l'intérieur de la cabane. L'obscurité leur tombe dessus. Seule une petite lampe à huile illumine le haut du lit où repose Scy'kell. Le médecin n'est plus que l'ombre de lui même. Son visage semble torturé par 1000 fantômes du passé. Ses mains, crispées sur sa poitrine, sont bleuies par l'effort.

"Radamanthe, tu sais ce qu'il a ?"

La question de Ban fusa alors que Dunlach examinait minutieusement Scy Kell.

- ... Les fantômes de son passé certainement... Pour fouiller dans son crâne, Landavar a dû réveiller ses souvenirs. Scy'kell avait sans doute de bonnes raisons de vouloir tout oublier... Et après tant de temps, ca fait mal, dans un cerveau...

Le Juge observe les mains crispées du médecin

- Mais il semble qu'il y ait autre chose... C'est comme s'il se battait... Le vieux sorcier aurait-il pu implanter autre chose dans sa tête? Il est... devenu fou... Raaa mais qu'a-t-il bien pu révéler à Landavar avant de sombrer? Et pourquoi le vieux l'a-t-il ramené ici, risquant le courroux des dragons, plutôt que de l'achever purement et simplement? Je ne comprends rien... Dunlach, tu ressens quelquechose? Au niveau des esprit,s tout ca?